BHO, Dab, Wax : Guide complet des concentrés de cannabis
Le temps où le cannabis se consommait uniquement sous forme de weed ou de hasch que l’on fumait (mangeait à l’occasion) est loin, tres loin.
En effet, il existe aujourd’hui une mutlitude de façons de consommer du cannabis à tel point qu’il est très facile de se perdre dans toute cette terminologie aux accents souvent anglo-saxons : e liquide, huile, wax, bho, dab, rosin tech et autre budder, vous en avez entendu parler mais vous vous emmêlez un peu les pinceaux ? Cet article est fait pour vous !
Voici un petit guide non exhaustif des concentrés de cannabis existants qui vous aidera à y voir plus clair.
Les concentrés de cannabis : qu'est-ce que c'est ?
Tout d’abord, il n’y a pas un mais des concentrés de cannabis, qui se matérialisent sous de multiples formes et s’obtiennent grâce à deux principales méthodes d’extraction : avec solvant ou sans solvant (aussi appelée extraction mécanique).
Le terme concentré est assez large et recouvre de nombreuses formes qui vont de l’huile de cannabis administrée par voie orale, en passant par la cire à vaporiser, la teinture à mettre sous la langue jusqu’au haschich, cette résine familière dont les origines remontes à plusieurs siècles.
Pour faire simple, le nom générique de concentré de cannabis regroupe tout produit obtenu à partir des fleurs par un processus d'extraction, c’est à dire de séparation des cannabinoïdes (mais pas seulement) de la matière végétale de la plante. Le résultat peut prendre la forme d’une huile ou d’une résine plus ou moins concentrée en THC , CBD et tout un tas d'autres cannabinoïdes et terpènes.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les concentrés ne sont pas tous concentrés en THC. Bien entendu, c’est en général la vocation première du concentré, puisque le processus permet d’obtenir des niveaux de THC allant de 80-90%, ce qui est nettement supérieur à n'importe quelle tête de beuh que vous pourriez fumer (la concentration de THC dans une tête de weed peut aller jusqu’à 30% grand maximum). Mais il existe désormais de nombreux concentrés dépourvus de THC et riches en composés non psychoactifs comme le CBD.
Comment obtenir du concentré de cannabis ?
Loin des techniques ancestrales et naturelles d’extractions du Hasch et du Charas nées en Perse et en Inde, les méthodes actuelles sont nettement plus sophistiquées et reposent souvent sur des procédés scientifiques. Comme je l’ai mentionné plus haut, il existe aujourd’hui deux principales techniques d’extraction : avec ou sans solvant.
En d’autre terme, la séparation des cannabinoïdes du reste de la plante peut se faire soit de manière chimique, à l’aide de solvants, soit de manière naturelle, à sec ou à l’eau (techniquement un solvant mais pas considérée comme tel dans l’industrie du canna).
Extraction avec solvant
Si vous gaziez bien en chimie au lycée, vous devez savoir qu’un solvant est une substance, souvent liquide, qui permet de dissoudre ou d’extraire d’autres substances sans qu’elles ne soient modifiées chimiquement.
C’est un des procédés qui permet d’obtenir les huiles essentielles par exemple.
Dans notre cas, le solvant n’est rien de plus qu’un liquide utilisé pour séparer les trichomes, ces glandes résineuses contenant les cannabinoïdes et terpènes du reste de la fleur de cannabis. Une fois la séparation effectuée, le résultat est un mélange de ces cannabinoïdes et de solvant résiduel qu’il va s’agir d’éliminer, par évaporation, aspiration ou manuellement, car considéré comme impropre à la consommation.
Le vaste monde de l’extraction chimique regroupe ainsi de nombreuses techniques avec de multiples solvants (butane, propane, dioxyde de carbone, éthanol) qui permettent d’obtenir des concentrés de formes tout aussi variées, de la cire BHO à l’huile CO2 en passant par la teinture en gouttes.
Et c’est la que ça se complique. Voici donc un petit récapitulatif de ces différents procédés qui je l’espère, dissipera toute confusion dans vos esprits curieux et avides de connaissances.
BHO
Extrêmement populaire aujourd’hui, le BHO, qui signifie Butane Hash Oil (L’huile de hasch au butane), est un concentré très puissant obtenu, comme son nom l’indique, par dissolution des cannabinoïdes dans du butane. Le produit final est une substance résineuse plus ou moins liquide qui peut être très concentrée en THC (jusqu’à 80-90%) et destinée à être dabbée ou vaporisée.
La consistance du BHO varie en fonction du processus post-extraction choisi pour purger le concentré du solvant. Ce sont les techniques de finition qui déterminent ainsi l'apparence, la consistance et donne son nom au produit final.
Parmi les plus usuels :
Cire / Wax
L’un des types de concentré les plus connus, la cire est obtenue à l'aide d'un système d'extraction en circuit fermé, puis chauffer à basse température et fouettée vigoureusement à la main pour éliminer tout résidu de solvant. La wax est généralement plus sèche et plus friable que le budder.
Budder
Le Budder n’est autre que de la cire qui a été un peu plus chauffée, un peu moins fouettée et qui contient un taux d'humidité plus élevé. Le résultat donne une consistance est plus pâteuse et malléable par rapport à la cire plus solide et friable.
Shatter
Shatter est un mot anglais qui signifie “briser en éclats” et qui représente assez bien la consistance dure et l’aspect translucide du verre obtenus en passant l’huile concentrée dans une étuve à vide (sorte de séchoir super sophistiqué). Selon la variété, il peut être plus ou moins lisse au toucher. Le shatter est connu pour être l'un des concentrés les plus purs qui existent.
Notez que ces 3 types de concentrés peuvent être fait à partir d’une autre méthode d’extraction que celle au butane (le PHO notamment, avec du propane), mais cette dernière reste la plus répandue.
Huile au CO2
Cette huile est obtenue par extraction au dioxyde de carbone (CO2), une méthode de séparation particulièrement efficace et sélective qui permet d’obtenir ce qui est souvent considéré comme l’huile la plus pure (contenant le moins de résidus).
L'huile de CO2 est le plus souvent utilisée dans les vapos de part sa consistance généralement plus liquide, alors que l'huile de butane peut varier de liquide à solide. Elle peut être vaporisée de diverses façons, la plus communes étant sous forme de e-liquide en cartouche avec un vaporisateur stylo.
Huile ISO / QWISO
La dissolution de la weed dans de l’alcool, en particulier l’alcool isopropylique et l’éthanol, est un autre procédé permettant d’obtenir du concentré. Cette méthode d'extraction est considérée comme l'une des plus sûres, mais nécessite un contrôle précis de la température pour obtenir un résultat parfait. L'extraction à l'aide d'alcool isopropylique est aussi appelée huile ISO, "QWISO" (Quick Wash ISO car méthode rapide) ou encore ISO Hash Oil (comme pour Butane Hash Oil) .
Teintures
Une teinture est un concentré liquide obtenu par l'extraction à l’alcool et souvent administré avec un compte-gouttes par voie orale, bien qu'il puisse être mélangé dans certains liquides avant d'être consommé. Quelques gouttes sous la langue suffisent à sentir ses effets, sans avoir à fumer ou vaporiser, ce qui explique que la teinture est le moyen médical privilégié d’administrer du cannabis.
Résine vivante (Live resin)
Toujours plus loin dans la volonté de se stoner, la résine live ou résine vivante découle d’une méthode proche de celle utilisée pour la fabrication de la cire, mais le produit de départ est de la weed congelée juste après avoir été récoltée. Cette technique permet de préserver les arômes et donne un produit très frais qui peut faire penser à la plante. Et pour ne rien gâcher, la résine vivante présentent une teneur plus élevée en cannabinoïdes et en terpènes.
Extraction sans solvant
Les extractions sans solvant sont plus proches des méthodes traditionnelles de fabrication du haschich. Ces techniques consistent essentiellement à récolter les trichomes par un procédé de séparation manuelle. Bien qu'elles ne soient pas aussi sélectives et précises que certaines extractions à base de solvant, ces procédés permettent d’obtenir un produit final naturel, le moins altéré possible.
Passons en revu les principales formes d’extraits sans solvant :
Kif
C’est le procédé d’extraction le plus simple et le plus traditionnel qui consiste à filtrer les trichomes en passant les fleurs de cannabis au tamis. Le kif a une consistance poudreuse et une teinte plus ou moins marron ou orangée déterminée par l’intensité du tamisage et les conditions de stockage.
Haschich, Charas, Népalais
Tous ces termes réfèrent à la même méthode (elle aussi très ancienne) de transformation du kif par compression, ce qui permet d’obtenir un produit plus condensé et solide. Le nom varie en fonction de la région où il est produit, au Moyen-Orient, en Inde ou au Népal.
Bubble Hash
Le Bubble hash (aussi connu sous le nom de haschich à l'eau) est extrait avec de l’eau glacée et plusieurs sacs filtrants appelés sacs ice-o-lator ou bubble bags. Le concentré est ensuite passé au tamis et séché pour éliminer toute matière végétale résiduelle et évaporer tout surplus d’eau. Le résultat obtenu est un produit extrêmement riche en têtes et tiges de trichomes (jusqu’à 70% de THC).
Rosin Tech
La Rosin ou Rosin tech est la dernière technique d’extraction sans solvant connue à ce jour. Elle consiste à chauffer doucement en mettant sous pression les trichomes pour en extraire l’huile. Celle-ci est ensuite pressée pour en faire une résine plus compact et solide. Cette technique est simple et souvent utilisée pour dabber de manière naturelle.
Extraction avec solvant VS sans solvant
Assez logiquement, les concentrés à base de solvant sont généralement considérés comme moins naturels et donc moins bons pour la santé que ceux extraits à sec ou à l’eau et sans séparation chimique. Cela réside principalement dans le fait que les solvants peuvent laisser des résidus derrière eux même après avoir été purgé.
Dabbing et vaporisation : Comment consommer les concentrés ?
Le dabbing
Dabber (parfois écrit daber), dab, dabbing … sont des termes que vous avez très certainement déjà entendus, mais que signifient-ils exactement ?
Venant tout droit des States, le dabbing est aujourd’hui considéré comme la pratique la plus courante pour vaporiser les wax, budder et autre Rosin. Le terme dab peut être traduit par “tamponner”, “appliquer par petites touches” ou juste “un petit peu de quelque chose”, car une infime quantité de concentré dabbé suffit à vous faire planer.
En quoi cela consiste ?
Dabber un concentré se fait en utilisant un bang (pipe en verre) spécialement conçu pour accueillir les dabs, qui sont de petits morceaux de concentré que vous brûlez puis aspirez à travers la pipe comme vous le feriez pour une douille. Ces bangs sont conçus spécifiquement pour faire ressortir le goût et la puissance psychoactive des extraits de cannabis.
En moyenne, le concentré que l’on dabbe contient entre 70 et 80 % de THC alors que la fleur de cannabis que l’on fume n’en contient qu’entre 10 et 30 %. Pour cette raison, le dab est souvent une affaire de connoisseurs et surtout destiné aux fumeurs expérimentés.
Les vaporisateurs pour concentrés
Qu'il soit portable ou de salon, le vaporisateur pour concentrés offre un moyen très efficace de consommer du concentré. Les vapos vous donnent la possibilité de régler la température de chauffe, ce qui est parfait pour s’adapter aux différentes consistances des extraits (wax, budder, shatter…) et à leur différents points de combustion. Cette méthode est idéale pour les novices qui peuvent ainsi parfaitement contrôler l’intensité de la vaporisation.
Certains des meilleurs vaporisateurs pour herbes sèches peuvent accueillir des concentrés à l’aide d’un petit bol dans lequel on y met l’extrait.
Voici une liste de vapos compatibles avec les concentrés :
Firefly 2+ | Arizer Air 2 | DaVinci IQ2 | Pax 3 | Mighty | Crafty+ | Flowermate V5.0 PRO |
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Haze V3 | Volcano | Plenty | XMAX V2 Pro | Arizer Extreme Q | Boundless CFX | Boundless Tera |
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Volcano |
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Extreme Q |
Firefly 2+ |
Tera |
Mighty |
Arizer Air 2 |
DaVinci IQ 2 |
Pax 3 |
Crafty+ |
Flowermate V5.0 PRO |
Plenty |
XMAX V2 Pro |
Haze V3 |
Boundless CFX |
Fumer avec de l’herbe
Considérée comme moins efficace pour l’évaporation, cette technique très simple consiste à rajouter le concentré dans l’herbe que vous fumer, que ce soit avec un bang ou une pipe.
Pourquoi les concentrés sont-ils aussi populaires ?
Les concentrés gagnent rapidement en popularité et ce pour de multiples raisons que nous avons déjà évoquées précédemment.
Tout d’abord, ils sont beaucoup plus puissants que la fleur, ce qui permet de consommer du cannabis de façon plus économique car dans des doses nettement inférieures. Cette forte concentration en cannabinoïdes comme le THC et surtout le CBD permet aussi une application médicale plus appropriée et soulage plus efficacement les douleurs.
La différence de goût entre les extraits et les fleurs est également assez nette, car en plus des cannabinoïdes, ils sont très concentrés en terpènes, ces molécules qui produisent l’arôme et le goût distincts de la weed. La vaporisation des concentrés permet aux consommateurs de mieux apprécier le goût des terpènes que si ils étaient mélangés à d’autres matières végétales combustibles.
L'avenir du cannabis semble ainsi s’orienter vers ces formes concentrées puissantes, à la fois pour un usage récréatif mais aussi médical.