Inhalation vs ingestion – Maximiser l’efficacité du cannabis
De nombreux patients et consommateurs savent que le cannabis peut être à la fois inhalé, sous forme de fumée ou de vapeur, et ingéré, par exemple lorsqu'il est infusé dans des boissons ou des produits comestibles. Les deux options procurent des avantages médicinaux et une forme de psychoactivité différente aux utilisateurs. Mais les similitudes entre ces deux méthodes s'arrêtent là.
Les plus grandes différences entre les deux méthodes de consommation les plus populaires du cannabis sont le temps requis pour ressentir les premiers effets, la puissance, le pic et la durée du high.
L'inhalation est la méthode la plus rapide, puisqu'il ne faut que 2 à 3 minutes pour que les effets se manifestent (en fonction de nombreux facteurs, dont la physiologie individuelle, la proximité et la nature du repas précédent, etc.).
L'ingestion, au contraire, présente le délai d'action le plus long de tous les modes de consommation, puisqu'il faut entre 45 minutes et 2 heures pour que les effets soient perçus. Ce long délai est sans aucun doute le plus grand défaut du cannabis ingéré.
L'avantage principal des "edibles", cependant, est leur biodisponibilité accrue et leur plus grande puissance par rapport au cannabis inhalé. La même quantité de marijuana produira des effets plus puissants lorsqu'elle est ingérée que lorsqu'elle est vaporisée ou fumée. Cette option offre un meilleur retour sur investissement, d'un point de vue économique.
Alors que les effets du cannabis fumé et vaporisé ont une durée de vie maximale d'environ 2 à 4 heures (selon la quantité consommée et d'autres facteurs), les produits comestibles durent souvent beaucoup plus longtemps, entre 6 et 10 heures. Encore une fois, ces chiffres varient en fonction de nombreux facteurs, notamment la tolérance de chacun et les niveaux moyens de consommation hebdomadaire et quotidienne.
Des différences du point de vue du métabolisme
De nombreux patients et consommateurs ignorent que manger du cannabis n'entraîne pas l'absorption du tétrahydrocannabinol (THC), la molécule responsable des effets psychoactifs et de l'euphorie que beaucoup de consommateurs de cannabis recherchent.
Au lieu de cela, lorsqu'il est consommé, le THC passe à travers votre système et est métabolisé par l'estomac et le foie, créant un métabolite du THC appelé 11-hydroxy-THC. Ceci est important, car le 11-hydroxy-THC est beaucoup plus efficace pour traverser la barrière hémato-encéphalique extrêmement sélective afin de pénétrer dans le cerveau et d'atteindre les récepteurs CB1 spécialisés qui s'y trouvent.
Il en résulte des effets - y compris ceux qui sont psychoactifs - qui sont, comme les lecteurs l'ont déjà appris en début d'article, à la fois plus puissants et plus durables.
Cette puissance accrue est à l'origine de la désorientation, de la confusion, de la panique ou même de perceptions de peur et d'effroi chez certains consommateurs de produits comestibles, en particulier les consommateurs débutants en la matière.
La bonne nouvelle ? Si un patient qui a abusé des "edibles" peut ne pas apprécier l'expérience, il ne risque pas de faire une véritable overdose, comme c'est le cas avec d'autres drogues. Diverses stratégies peuvent aider un consommateur qui devient trop défoncé après avoir ingéré une trop grosse dose, en passant par l'hydratation, la méditation et d'autres exercices d'apaisement.
Comprendre l'inhalation du cannabis
Lorsque la fumée ou la vapeur de cannabis est inhalée, les molécules que la plante contient, les cannabinoïdes et les terpènes, sont absorbées par les poumons. Les poumons ont la surface d'un court de tennis et sont peuplés de millions d'alvéoles, les minuscules sacs d'air qui gèrent l'échange de gaz.
En seulement 2 à 3 millisecondes (une période si rapide qu'elle est perçue comme instantanée par les humains), les alvéoles absorbent les cannabinoïdes et les terpènes disponibles et les transmettent directement au cœur. Les molécules passent ensuite directement des poumons au cœur, où elles sont pompées jusqu'au cerveau et passent la très sélective barrière hémato-encéphalique.
Dans le cerveau et le système nerveux central (SNC) se trouvent des récepteurs cellulaires microscopiques spéciaux appelés CB1. Les cannabinoïdes et les terpènes présentent différents niveaux d'efficacité de liaison (leur capacité à s'adapter et à fonctionner dans ces récepteurs). Après s'être fixées à ces récepteurs spécialisés, ces molécules peuvent commencer à montrer leur efficacité, ce qui signifie que les patients et les consommateurs commenceront à ressentir de nombreux symptômes, tels que le soulagement de la douleur, la réduction de l'inflammation systémique ou l'effet psychoactif de "défonce".
En cas d'inhalation, les effets atteignent généralement leur maximum dans les 10 à 30 minutes et se dissipent rapidement au cours des 2 à 4 heures suivantes.
Comprendre l'ingestion de cannabis
S'il est vrai que fumer ou vaper à jeun par rapport à un estomac plein entraîne une efficacité et une puissance parfois différentes, cela est particulièrement vrai lorsque les patients mangent du cannabis. Ainsi, la puissance et la durée sont affectées non seulement par la biologie individuelle, mais aussi par d'autres circonstances au moment de la consommation, notamment la qualité du sommeil, le régime alimentaire, ainsi que la régularité et la qualité de l'exercice physique.
Les edibles sont plus difficiles à doser que le cannabis fumé ou vaporisé en raison de la lenteur de leur action. Les consommateurs qui recherchent un soulagement rapide de la douleur ou de l'inconfort doivent évidemment choisir une méthode telle que le cannabis sublingual, fumé ou vaporisé s'ils n'ont pas le luxe de se permettre un effet lent.
Dans les pays où le cannabis est légal, 10 mg de THC est généralement la dose standard d'un produit comestible.
Cependant, un produit tel qu'une barre de chocolat infusée peut contenir dix blocs de 10 mg, pour un total de 100 mg. Un patient qui calcule mal la puissance des portions individuelles risque d'obtenir une expérience qui peut être assez intense tout en engendrant de la paranoïa, et d'autres effets négatifs.
Pour les patients souffrant d'affections bronchiques ou pulmonaires, fumer ou vaper peut ne pas être une méthode viable pour consommer des cannabinoïdes et des terpènes. Dans ce cas, les edibles et les produits sublinguaux sont une bonne option.
En cas d'ingestion, les effets atteignent généralement leur maximum dans les 2 à 4 heures suivant la consommation, avec une durée parfois nettement supérieure à celle de la combustion ou de la vaporisation.